Dans cette demeure mythique, le couple reçut la fine fleur de l’avant-garde artistique. Aujourd’hui centre d’art contemporain d’intérêt national, la villa continue d’incarner la modernité voulue par ses commanditaires.
Le mariage – faut-il le rappeler ? – est avant tout un contrat juridique qui porte sur des questions d’argent et de descendance ; l’amour, si amour il y a, n’en est qu’une fonction collatérale aux yeux de la loi. En 1923, quand Charles, vicomte de Noailles (1891-1981), se marie à Grasse, il apporte à l’union tout le prestige de ses quartiers de noblesse remontant à 1225. Quant à sa fiancée, Marie-Laure Bischoffsheim (1902-1970), elle a beau être descendante, côté maternel, du marquis de Sade, c’est avant tout l’immense fortune que lui lègue son père, banquier juif d’origine allemande, qui en fait un beau parti. Jusque-là, rien d’inhabituel pour un début d’entre-deux-guerres qui observe encore les us et coutumes de la Belle Époque. Là où ce couple va épater le monde, c’est dans l’union artistique que tous deux formeront en tant que mécènes, dépensant leurs colossaux moyens au service de mouvements avant-gardistes des plus radicaux. Et comme premier pas dans cette singulière aventure, Charles et Marie-Laure choisiront de construire une maison à leur mesure, manifeste d’un art de vivre délesté de toutes les afféteries et fioritures d’avant-guerre. Perché au-dessus de la vieille ville…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.