L’éditeur et ancien journaliste publie la première monographie consacrée à une artiste au destin romanesque, restée dans l’ombre de son mari Fernand Léger. Histoire d’une redécouverte.
D’où vient votre passion pour Nadia Léger ? Elle est née d’un coup de foudre. Il y a une dizaine d’années, j’ai fait la connaissance de deux de ses descendants et ayants droit. Ils m’ont montré des dessins, des gouaches, des huiles de toutes les périodes. J’ai été surpris que ce travail magistral soit à ce point méconnu. Comment la femme de Fernand Léger, qui était une artiste de grand talent, a-t-elle pu échapper à l’œil de tous les historiens de l’art ? Ce mystère m’a intéressé, et j’ai décidé de mener l’enquête. En son temps, déjà, Nadia multiplie les handicaps : c’est une femme, elle est Russe, immigrée, maîtresse de Léger, dont elle sera l’élève puis la directrice de l’atelier. Elle a des convictions politiques affirmées, tranchées. C’est une militante communiste. Elle n’épouse son amant qu’en 1952, vingt-cinq ans après leur rencontre, et trois ans avant la mort du peintre. Veuve, elle hérite en 1955 de l’intégralité des œuvres de Léger. Elle est alors considérée comme une «milliardaire rouge», et personne ne s’intéresse à son travail. Elle s’est vouée toute sa vie à l’œuvre de Fernand Léger… Y compris après son décès, en créant le musée…
com.dsi.gazette.Article : 9425
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