Collectionneur humaniste, féru d’histoire de l’art et de modernité, initiateur d’une fondation philanthropique, il a, entre autres sujets de collection, jeté son dévolu sur l’école de Pont-Aven. Propos d’un homme rare.
Comment vous êtes-vous intéressé à l’école de Pont-Aven ? Il y a une quinzaine d’années, un ami breton m’a montré une œuvre d’Émile Bernard, magnifique : il s’agissait du Portrait de madame Schuffenecker , que je possède aujourd’hui. J’ai alors décidé d’étudier cette période de l’histoire de l’art, et j’ai été frappé par le côté novateur de tous ces peintres et pu mesurer l’importance de ce moment. Ils inventent rien moins que l’art moderne ! Déjà au départ, c’est un petit village qui attire des artistes de différentes nationalités. On trouve des Irlandais comme O’Conor, des Belges, dont Verkade, et tous ces gens échangent afin de créer une nouvelle manière de peindre. Il y a deux leaders, Paul Gauguin et Émile Bernard, l’inventeur du synthétisme. Il imagine cette nouvelle manière en 1888, alors qu’il a 20 ans. Au lieu de peindre les choses, il peint les idées. J’ai toujours été passionné par la création et ne suis pas attiré par l’achat de trophées à accrocher au mur pour dire que ça vaut telle somme. Ce qui m’intéresse vraiment, c’est la démarche novatrice et là, nous touchons à quelque chose d’exceptionnel. Le Portrait de madame Schuffenecker a été exécuté en 1888 et il préfigure déjà Modigliani. Qui d’autre peint…
com.dsi.gazette.Article : 7677
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.