Adolphe Sax était l'un des lauréats de la dispersion d’une partie de la collection Debaecker, notamment consacrée au corps d’élite des Cent-Gardes.
Contrairement à celles chantées par Brassens, les trompettes de la Renommée n’étaient pas mal embouchées ! À l’inverse, elles soufflaient haut et fort un vent de victoire sur cette collection constituée par un passionné qui s’en sépare aujourd’hui, pour se consacrer exclusivement à l’époque de Napoléon Ier (voir l'article Adolphe Sax, résonnez trompettes ! de la Gazette n° 22, page 46). Les souvenirs de cette épopée unique qui est celle des Cent-Gardes de Napoléon III, et dont un petit bout de l’histoire était relaté dans l’Avant-Première de la Gazette n° 21 du 29 mai (voir l'article Corps de garde page 12), étaient les plus attendus. Le mannequin à la forte présence a été vendu sur enchères provisoires mais sans recours à la faculté de réunion, le casque n’ayant pas été adjugé. Une revue de détail s’impose donc : 23 040 € étaient au garde-à-vous pour la soubreveste en peau, 5 120 € admirant la tunique, 1 920 € les épaulettes, 1 280 € le ceinturon, 1 280 € la culotte de drap, 2 560 € les grandes bottes lustrées, 1 280 € les gants à crispin en daim blanc et 4 480 € le sabre-lance Treuille de Beaulieu. Cela donne un total de 39 680 € pour ces équipements. Au numéro suivant, l’ensemble – raisonnablement unique selon l’expert – comprenant un casque d’essai du corps d’élite et une soubreveste probablement d’essai également, dont le modèle avait été présenté à l’empereur à Biarritz et qui arbore de «grandes armes impériales», inscrivait 24 320 €. Puis venait le tour de cet ensemble de trompette d’escadron, l’instrument étant accompagné de son cordon et de sa flamme de satin bleu et rouge. Cette pièce d’une grande rareté, signée du facteur Adolphe Sax (1814-1894), jouait sa partition sans fausse note et retenait 64 000 €. La première partie de l’après-midi avait vu des armes de l’époque royale faire feu : 29 440 € s’inclinaient devant un fusil d’infanterie à silex d’un modèle de 1717, 17 920 € revenant à une longue et fine paire de pistolets d’arçon à silex, réalisés vers 1700 par l’arquebusier strasbourgeois Jean-Nicolas Holbe (actif de 1692 à 1704). Puis, sabre au corps, l’une des armes blanches de la première compagnie de mousquetaires de la Maison du Roi, un modèle datant de la première Restauration (1814), taillait son chemin à 25 600 €. Les mousquetaires, une compagnie qui, comme les Cent-Gardes, appartient à l’histoire de France…