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À corps perdu dans la peinture

Publié le , par Annick Colonna-Césari

L’hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence, met en lumière le séjour que Nicolas de Staël effectua dans la région, quelques mois avant son suicide. Entretien avec les commissaires Gustave de Staël, son fils, et Marie du Bouchet, sa petite-fille.

Portraits des commissaires, Marie du Bouchet et Gustave de Staël. À corps perdu dans la peinture
Portraits des commissaires, Marie du Bouchet et Gustave de Staël.
Pourquoi avoir centré votre propos sur la période provençale de l’artiste ? Marie du Bouchet : Nous en avons eu l’idée grâce à l’invitation de l’hôtel de Caumont. Cette période n’avait jamais été montrée en tant que telle, et elle marque un tournant essentiel dans la peinture et la vie personnelle de Nicolas de Staël. Il était venu dans le Midi, avec sa femme Françoise et ses deux enfants, sur le conseil de son ami, le poète René Char. Il y est resté de juillet 1953 à juillet 1954, d’abord à Lagnes puis à Ménerbes. Pour la première fois, il installait un atelier hors de Paris. Et ce sera un moment de création intense. En quelques mois, il a en effet réalisé 254 tableaux et 300 dessins. La lumière du Sud l’électrise, de même que sa rencontre avec Jeanne Mathieu, que lui a présentée René Char, dont il tombe éperdument amoureux. Il la prend pour modèle, mais leur relation se révélera sans issue : elle est mariée et mère de famille. À l’automne, Françoise rentre seule à Paris avec les enfants. Désemparé, Nicolas, qui aurait voulu tout concilier, se jette à corps perdu dans la peinture. C’était un écorché vif. D’où lui venait sa sensibilité ? Gustave de Staël :…
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