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A comme auriculaire

Publié le , par Jean-Louis Gaillemin

Étrange, bizarre, mystérieux : le style auriculaire n’a pas toujours eu bonne presse. Récemment sorti du purgatoire, il aura bientôt droit à une grande exposition à Amsterdam. Retour sur une fascination à éclipses.

Jacob Lutma, d’après Johannes Lutma, Cartouche avec masque, milieu du XVIIe siècle,... A comme auriculaire
Jacob Lutma, d’après Johannes Lutma, Cartouche avec masque, milieu du XVIIe siècle, Rijksmuseum, Amsterdam.
Voilà une trentaine d’années que, post-modernisme aidant, l’ornement, longtemps criminalisé par les suiveurs d’Adolf Loos, ( Ornement et Crime , 1908) a repris sa place dans la création. Avec le radiateur Heatwave de Jooris Laarman et ses rinceaux en forme d’acanthe, ou les meubles en dentelle de Pucci de Rossi et Marcel Wanders, il a redonné sa forme aux objets. Dans l’histoire de l’art aussi, l’ornement a pris sa revanche. En 2001, l’exposition «Ornement et Abstraction» de la fondation Beyeler le consacrait comme une des sources «aux origines de l’abstraction», pour reprendre le titre de l’exposition d’Orsay, qui allait suivre deux ans plus tard : où l’on apprenait que des siècles avant les peintres modernes, les ornemanistes avaient théorisé et créé des «formes abstraites». L’ornement maniériste, et ses formes molles, a particulièrement intrigué créateurs et chercheurs ; dit «cartilagineux» ou «auriculaire» ( auricular , en anglais), il s’est épanoui autour de 1600 en France, en Italie, en Allemagne mais surtout aux Pays-Bas. Tout comme les visages composites d’Arcimboldo, les meubles anthropomorphes de Bracelli et les gravures d’ornement de Johannes Lutma, Adam Van Vianen…
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