Retour à Versailles pour l’empereur Auguste
L’étude préparatoire de Champaigne a bénéficié d’une préemption du château royal, alors que l’inspiration océanique d’un Méheut et le design italien trouvaient aussi leur public.

Adjugé : 96 720 €
Analysée dans la Gazette n° 3 (voir l'article Modello pour le salon de Mercure à Versailles page 91), la toile majestueuse de Jean-Baptiste de Champaigne peinte vers 1672, Auguste recevant une ambassade d’Indiens, a fait l’objet d’une bataille d’enchères, avant d’être préemptée à hauteur de 96 720 € par le château de Versailles. Soulignons que cette acquisition était d’autant plus justifiée qu’il s’agit de l’étude préparatoire, ou modello (30,7 x 60,2 cm), d’une peinture décorant la voussure ouest du plafond du salon de Mercure au palais du Roi-Soleil. Neveu de Philippe de Champaigne, Jean-Baptiste était un peintre très apprécié du monarque, reçu à l’Académie royale de peinture en 1663, et œuvrant pour ses différentes résidences, de Versailles aux Tuileries, en passant par Vincennes. Plus abordable avec 8 184 €, se laissait adopter une paire de portraits en pied (203 x 87 cm) d’un Homme en rouge et d’un autre Homme en bleu, des toiles de l’école française du XVIIIe siècle. Sur les cimaises encore, un Portrait de jeune garçon (142 x 111,8 cm), issu de l’entourage de John Constable, requérait 7 936 €. Rendez-vous au grand air ensuite, avec une sculpture de François Méheut, un groupe en bronze (31 x 58 cm) à la patine brun-vert nuancée et mettant en scène Quatre marins luttant contre le vent ; le sujet signé de l’artiste, aux volumes aussi rudes que les hommes représentés, est une fonte «Susse» comme l’indique une pastille, et est numéroté «5». Il changeait de mains contre 11 160 €. Pour le même prix, on pouvait aussi déménager un mobilier de salon imaginé par le duo italien Afra Bianchin et Tobia Scarpa du modèle «Soriana», en acier chromé et velours côtelé, comprenant un canapé, un fauteuil et un pouf.