Une nature rêvée
Tout l’univers décoratif et naïf de Dom Robert s’épanouit dans cette tapisserie aux couleurs chatoyantes et insufflant une belle énergie.

Estimation : 20 000/25 000 €
Guy de Chaunac-Lanzac est l’un des acteurs majeurs du renouveau de la tapisserie au XXe siècle. Moine bénédictin, il est plus connu sous le nom de Dom Robert. Sa vocation artistique lui est pourtant venue bien avant celle d’homme d’Église. Né dans la Vienne, il s’inscrit rapidement à l’École des arts décoratifs, puis réalise un stage à Lyon comme dessinateur pour tissus. À Paris, il peint régulièrement sur les champs de courses, avant de partir au Maroc pour son service militaire. De retour, il expose à la galerie Bernheim-Jeune, et fournit des modèles pour la maison de soieries Ducharne à Paris. Sous l’influence du philosophe Jacques Maritain et du compositeur Maxime Jacob, il prend l’habit en 1930 et rejoint l’abbaye d’En-Calcat, dans le Tarn. C’est en 1941 que Jean Lurçat, de passage, découvre le travail d’aquarelle et d’enluminure de Dom Robert. Séduit, il lui conseille de se lancer dans la réalisation de cartons de tapisserie. «Frère Robert», comme il signe à partir de 1956, a consacré l’ensemble de son œuvre à la représentation d’une nature idéalisée et décorative, qui doit beaucoup au travail du Douanier Rousseau. Tout comme ce dernier, il s’extasie sur la nature et les créations de Dieu, à l’image de ces chevaux, mais aussi des fleurs, des poules ou des canards. « Il n’y a qu’une chose qui ne trompe pas, c’est la nature. La nature, c’est le vrai, le réel », disait-il.