Hommes et femmes de la Révolution
Cet imposant recueil réunissant autographes et dessins pourrait être l’objet d’une belle bataille d’enchères. Un juste retour des choses puisqu’il concerne la Révolution française.

: 150 000/200 000 € (l’ensemble)
C’est à Pierre-Nicolas Coste d’Arnobat (1731-1808), ancien gendarme de la maison de Louis XV devenu littérateur et journaliste, que l’on doit la publication en 1793 d’une brochure intitulée Anecdotes curieuses et peu connues sur différens personnages qui ont joué un rôle dans la Révolution. Réédité en 1830, à tirage restreint et sous un nouveau titre, le recueil précise qu’il s’agit de «pièces historiques ou inédites, pour servir à l’instruction du temps présent». Cette édition est ici présentée avec luxe, remontée en grand format, enrichie d’autographes des principaux protagonistes et de trente-cinq dessins originaux et aquarelles. Augustin de Saint-Aubin livre ainsi un portrait de Necker, Théophile Fragonard – petit-fils du grand Jean-Honoré – celui de l’exécuteur Sanson, Félix Philippoteaux montre Mirabeau à la tribune, les noyades de Nantes, La Patrie en danger (voir photo) ou L’Engagement des volontaires. Auguste Raffet laisse vingt-sept vigoureux dessins préparatoires (crayon noir rehaussé de lavis) pour L’Histoire des Girondins de Lamartine, la plupart annotés. Marie-Antoinette y côtoie Couthon, Billaud-Varenne, Dumouriez, Tallien, Robespierre, Fouquier-Tinville, Bonaparte… Parmi les écrits, tous les genres ou presque sont présents : d’une lettre d’amour écrite par Camille Desmoulins à une demoiselle au manuscrit autographe du pamphlet de Jean-Paul Marat Lettre de l’Ami du Peuple à l’auteur des Révolutions de France et de Brabant, en passant par de rarissimes devoirs d’écriture de Louis XVII et de Madame Royale, une lettre de Fabre d’Églantine au sujet de sa tragédie Agathocle, une autre du gouverneur de la Bastille, le marquis de Launey, sur la détention du cardinal de Rohan. Ou encore un procès-verbal signé par Mirabeau de l’entrée du marquis de Sade au donjon de Vincennes le 13 février 1777 ou celui de l’arrestation et de l’interrogatoire de Charlotte Corday après l’assassinat de Marat. Un dossier aussi foisonnant que le fut cette fin de XVIIIe siècle…