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Lot n° 26

Théodore GERICAULT (1791-1824)

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
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TULLIA FAIT ÉCRASER SON PÈRE SOUS LES ROUES DE SON CHAR Toile 65 x 80,5 cm. Inscriptions en noir en bas au milieu: «XX XX Rome X 1809» Inscriptions anciennes, à l’encre brune, en partie illisible sur la traverse centrale du chassis d’origine: «Tulia fille de Servius Tullius ... son premier époux ... elle ...» OEUVRE DE JEUNESSE, GÉRICAULT ÉLÈVE DE CARLE VERNET De la formation de l’auteur du Radeau de la Méduse, nous ne connaissons que peu d’éléments certains. Son passage dans l’atelier de Vernet en fait toutefois partie. Très peu d’œuvres nous sont parvenues de cette période de découverte et d’apprentissage chez celui qui était alors à l’apogée de sa carrière. En effet, en 1808, Carle Vernet était peintre du Dépôt de la Guerre, gratifié d’importantes commandes Impériales et exposait de nombreuses toiles au Salon. Un tableau de Géricault, conservé au Musée de Rouen, le "Char antique", dit aussi "Le retour de la course", illustre parfaitement la filiation avec Vernet. Copié d’une gravure de Carle Vernet, ce tableau démontre la fascination de l’artiste pour les thèmes antiques et équestres, tandis que sa manière, par touches épaisses fragmentées, évoque déjà celles qui caractériseront son passage chez Pierre Guérin... Notre sujet combine également tous les éléments: le drame antique, la peinture d’histoire, les chevaux, la force visuelle de la scène... Au VIeme siècle avant J.-C., Tullia, fille du Roi Servius Tullius, l’ambitieuse et prête à tout, fit d’abord tuer son mari et sa sœur par le mari de sa sœur qui allait devenir son propre mari, Lucius Tarquin. Ensemble, ils firent ensuite assassiner son père, publiquement, avant de laisser son cadavre dans la rue. Dans sa folie, Tullia, sur son char, croisant les restes mutilés de son père sur sa route, conduisit les chevaux sur le corps. A la suite de l’assassinat, Lucius Tarquin devint celui qui devait être le dernier Roi de Rome avant la République, sous le nom de Tarquin le Superbe et Tullia, la dernière Reine. Dans notre oeuvre, l’on sent la folie, la dureté, l’ambition de la fille, l’horreur de la scène dont même les chevaux semblent se détourner. Dans un cadre très néoclassique pointe déjà le Romantisme de la première moitié du XIXème siècle. L’exécution de l’élève, encore jeune, est compensée par une vision et des certitudes acquises chez Vernet et place ce tableau à part dans la production de l’artiste. On citera un dessin qui semble être préparatoire au deux chevaux, conservé au Louvre sous la référence RF1750. Très probablement: - Vente Maitre E. Escribe, Hôtel Drouot, 12 avril 1870, n°19 - Paris, marché de l'art - Paris, collection particulière Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné des tableaux de Théodore Géricault, actuellement en préparation par Monsieur Bruno Chenique

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