Gazette Drouot logo print
Lot n° 10

Louis ANQUETIN (Etrepagny 1861 - Paris 1932)

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

Portrait de Lili Grenier, 1889 Huile sur toile d'origine 73 x 60 cm Signé et daté en bas à gauche Anquetin 89 Porte au dos la marque au pochoir du marchand de toiles Rey Perrod à Paris Porte au dos la mention manuscrite à la craie blanche N°3 Portrait Porte sur le châssis l'ancienne étiquette de Brame et Lorenceau, Exposition Louis Anquetin 26 mars -20 Avril 1991; n° 13, Portrait de Lili Grenier Lili Grenier, née le 9 octobre 1853, était la compagne d'Albert Grenier lorsqu’ en 1889 Louis Anquetin réalise son portrait. Sa rencontre avec la communauté d’artistes de l’atelier Cormon se fit donc par l’intermédiaire de son futur époux, Albert Grenier, qui la présenta tout de suite à ses camarades de l’atelier Cormon ; Henri de Toulouse-Lautrec, Gauzi, Anquetin... Instantanément le charme opère et elle devient leur égérie de par sa beauté et son caractère indépendant qui s’accorde à la perfection avec l’ambiance très vive et joyeuse qui anime le groupe d’artistes. Le peintre et photographe, François Gauzi, dans ses mémoires sur Henri de Toulouse-Lautrec nous décrit à travers ces mots les charmes de la muse : « En 1888, les femmes rousses, les croupes rebondies, les tétons glorieux, étaient à la mode. Lily Grenier outre sa chevelure, était faite au goût du jour ; elle le savait et ces qualités la rendaient fière, sans gêne et pleine d’entrain. » Lili avait l’occasion de retrouver ses amis au 19 rue Fontaine dans l’atelier d'Albert Grenier mais également lors de séjours à la campagne à Villers-sur-Morin où elle possédait deux maisons qui lui permettait de recevoir généreusement ses amis artistes. Lili aimait poser pour le photographe François Gauzi mais avait tendance à fuir le pinceau de son très proche ami Toulouse Lautrec dont elle craignait la cruauté. Quant à Anquetin, elle lui permis de réaliser ce très beau portrait d’elle assise en majesté. Le visage de Lili est peint avec une grande délicatesse, les traits sont finement modelés et contrastent avec le reste du corps et l’arrière-plan traités avec une touche plus enlevée. Ce contraste met en avant l’attention que porte le peintre à la réalisation du visage de sa muse et fait ressortir toute sa sensualité. Lili est vêtue d’un déshabillé aux harmonies de blancs remarquables, caractéristique des modèles qui prenaient la pose à l’époque. Notre œil est attiré par le premier plan où se trouve la main de Lili volontairement inachevée par le peintre. Cette représentation audacieuse a pu lui être inspirée par Edouard Manet qui avait l’habitude de peindre les mains en esquisse. Nous retrouvons également cette liberté d’expression dans une œuvre d'Edgar Degas, intitulée Jeune femme aux cheveux roux. Au-delà de cette similitude, il est intéressant de noter que Degas a très souvent eu comme modèle, Lili Grenier qui logeait dans le même immeuble que le peintre rue Fontaine. A la volupté de ce corps et de ce drapé aux formes arrondies s’oppose la rigueur du fauteuil Louis XIII à la tapisserie colorée sur lequel est assis le modèle. Le dossier du fauteuil et l’arrière-plan sont traités sur le même plan. La juxtaposition des couleurs crée un motif décoratif chargé qui anile la perspective et le sentiment de profondeur. A cette période les artistes sont de plus en plus influencés par les estampes japonaises. Nous retrouvons d’ailleurs cette ambiance japonisante dans l’un des rares portraits de Lili Grenier par Toulouse-Lautrec, conservé au MOMA à New York, dans lequel le peintre représente Lili sous les attraits d’une japonaise en kimono. Ce portrait est à la fois officiel par la posture droite et frontale de Lili mais également très intime de par la façon dont elle est vêtue et la relation intime qu’elle entretenait avec le peintre. Au-delà d’être une simple muse elle aura été une véritable amie pour cette communauté de peintres à l’effervescence artistique intense, comme en atteste la modernité de ce portrait. Provenance: Collection Albert et Lili Grenier Collection particulière, toujours resté dans la famille par voie de succession Expositions: Huitième Salon de la Société des Artistes Indépendants, Pavillon de la ville de Paris, mars-avril 1892. Anquetin chez Cubat, Paris, mai 1897, n° 2. Galerie Brame et Lorenceau, Exposition Louis Anquetin, 26 mars - 20 Avril 1991, n° 13. Toulouse Lautrec et ses amis, exposition, Albi, Musée Toulouse Lautrec, du 21 mars au 31 mai 1992, catalogue par Daniele Devinck, n°3 page 17. Toulouse-Lautrec et son cercle, Danièle Devynck, Bunkamura, The Bunkamura Museum of Art du 10/11/2009 au 23/12/2009 - Kitakyusha, Kitakyusha Municipal Museum of Art, Riverwalk Gallery du 02/01/2010 au 07/02/2010 - Hiroshima, Hiroshima Museum of Art du 13/02/2010 au 22/03/2010, n°11. Bibliographie: Raoul Sertat, in la revue encyclopédique, 1892, p 1103, reproduit

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente