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Lot n° 35

GERMAINE RICHIER (1902-1959)

Estimation :
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Guerrier n°3, 1953 Bronze à patine foncée, fonte à la cire perdue, signé et numéroté 6/8 sur la base et portant le cachet L. Thinot fondeur à Paris sur la tranche de la base 30.5 x 16.5 x 11 cm 11 13/16 x 6 19/64 x 4 21/ in. PROVENANCE Collection privée, Bouches-du-Rhône BIBLIOGRAPHIE PRAT Jean-Louis ; Catalogue de la Rétrospective Germaine Richier à la Fondation Maeght, Éditions Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence, 1996 ; oeuvre reproduite page 116 sous le numéro 54 LAMMERT Angela ; Germaine Richier ; Wienand Verlag, Berlin, 1997 ; oeuvre répertoriée page 192 sous le numéro 59 EXPOSITION Kunsthalle, Bâle, du 17 juin au 25 juillet 1954, Germaine Richier. Bissière, H.R. Schiess, Vieira da Silva, Raoul Ubac(un exemplaire de cette même série) Musée national d'art moderne, Paris, du 10 octobre au 9 décembre 1956 ; Exposition Germaine Richier, (un autre exemplaire) Boston University School of Fine Arts, du 10 janvier au 7 février 1959, Sculpture by Germaine Richier (un exemplaire de cette même série) Musée Picasso, Antibes, du 17 juillet au 30 septembre 1959, Germaine Richier, n°50 (un exemplaire de cette même série) Kunsthaus, Zürich, du 12 juin au 21 juillet 1963, Germaine Richier (un exemplaire de cette même série) Musée Réattu, Arles, du 7 juillet au 30 septembre 1964, Germaine Richier(un exemplaire de cette même série) Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence, du 5 avril au 25 juin 1996, Rétrospective Germaine Richier Akademie der Kunste, Berlin, du 7 septembre au 2 novembre 1997, Exposition Germaine Richier, (un exemplaire de cette même série) Kunstmuseum, Berne, du 29 novembre 2013 au 6 avril 2014, Rétrospective Germaine Richier, (un exemplaire de cette même série) Germaine Richier Guerrier n°3, 1953 Germaine Richier sculptrice française reconnue mondialement, s’inscrit dans le renouvellement de la sculpture aux côtés d’Alberto Giacometti et Marino Marini. Après une formation classique à l’École des Beaux-Arts de Montpellier, elle intègre l’atelier d’Antoine Bourdelle à partir de 1926 où elle croise Alberto Giacometti qui recevait les enseignements du maître entre 1922 et 1925. Ses œuvres de jeunesse sont assez académiques et elle travaille particulièrement le buste. Tout au long de sa vie, elle s’appuiera sur la triangulation, méthode appliquée par Bourdelle qui permet de diviser la forme en triangle par le dessin sur le modèle vivant. L’importance des articulations en tant qu’axes de construction et de la forme est une leçon de Matisse qu’elle a assimilé; les repères qu’elle trace sur ses dessins indiquent la structure du squelette, et de nombreuses lignes quadrillent les corps. Germaine Richier bénéficie dès sa jeunesse de la reconnaissance des milieux artistiques, elle reçoit la médaille d’honneur de l’Exposition universelle de 1937 à Paris, et participe à la foire internationale de New York de 1939. Durant la guerre, elle quitte Paris pour s’installer à Zurich. C’est à partir de 1940, qu’une nouvelle esthétique s’annonce dans sa production avec la sculpture Le Crapaud qui mêle l’homme et l’animal. Elle s’éloigne de la tradition illusionniste pour tendre vers de nouveaux modes de figuration engendrés par le contexte socio-politique de la guerre. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Homme est remis en question dans son essence même. Les valeurs humanistes se sont effondrées, et plusieurs artistes travaillent à la construction d’une nouvelle vision de l’humanité. En 1953, Germaine Richier est installée à Saint-Tropez et cette période marque un renouveau dans son approche. Le Guerrier n°3 appartient à cette production très particulière. Germaine Richier se sert de la matière pour apporter mystère et étrangéité à ses sculptures. Les angles pointus et les arêtes aiguisées de cette figure nous renvoient à sa nature guerrière, laissant donc cette œuvre dans le champ de la figuration. L’enseignement de Bourdelle et l’héritage de Rodin sont visibles dans cette œuvre qui l’inscrit dans une continuité de la sculpture figurative, tout en y opérant des ruptures stylistiques et thématiques indéniables.  « Nous sommes, qu’on le veuille ou non, des machines délicates et mystérieuses et c’est bien ainsi. » — écrivait Germaine Richier dans une lettre à Franz Hellens

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