Gazette Drouot logo print

Georges Mathieu, spatio-temporel

Publié le , par Sophie Reyssat
Vente le 14 décembre 2020 - 16:00 (CET) - Hôtel des ventes, 164 bis, avenue Charles-de-Gaulle - 92200 Neuilly-sur-Seine

La philosophie plastique de l’artiste explose dans ce tableau du milieu des années 1980, une période charnière. 

Georges Mathieu (1921-2012), Et les siècles obscurs devant moi se découvrent, vers... Georges Mathieu, spatio-temporel
Georges Mathieu (1921-2012), Et les siècles obscurs devant moi se découvrent, vers 1986, alkyde sur toile, 130 250 cm.
Estimation : 380 000/450 000 

Débutant sagement par des œuvres impressionnistes et modernes, l’après-midi du lundi 14 passe ensuite à l’art contemporain, emmené par un maître du lyrisme abstrait, Georges Mathieu. Le format de son tableau est imposant, et pourtant, il ne suffit pas à contenir son univers en expansion, dont on imagine sans peine le feu d’artifice se propager au-delà des limites du support. Son titre, Et les siècles obscurs devant moi se découvrent, ouvre des perspectives tout aussi vertigineuses, dans le domaine temporel cette fois. L’artiste en a fini avec ses titres faisant référence aux personnages et aux grandes batailles de l’histoire. Il fait désormais appel aux concepts, comme ici celui de l’espace-temps, porteurs d’une certaine inquiétude. La philosophie, que Mathieu a étudiée avant de devenir peintre, n’a jamais quitté son esprit. Elle revient en force dans ses œuvres tardives, qui portent en elles des interrogations eschatologiques. Peinte vers 1986, la toile présentée ici est emblématique de ce tournant. Mathieu a abandonné ses calligraphies à l’huile pour se tourner vers de spectaculaires projections d’alkyde, qui envahissent tout l’espace du tableau au point de faire presque entièrement disparaître l’obscurité de son arrière-plan sous une pluie de couleurs éclatantes. Cette nouvelle peinture, mêlant résine et pigments, à la fois plus fluide et plus lumineuse que l’huile traditionnelle, procure une nouvelle liberté à l’artiste. Il peignait déjà avec des tubes, comme il en avait fait la démonstration en réalisant Les Capétiens partout devant le château de Jean Larcade, à Saint-Germain-en-Laye, en 1954, une œuvre aujourd’hui conservée au Centre Pompidou. Désormais, son geste pictural, sur lequel il n’a cessé de travailler pendant toute sa carrière, a franchi une nouvelle limite. Exacerbé, il devient plus visuel et plus théâtral encore.

lundi 14 décembre 2020 - 16:00 (CET) - Live
Hôtel des ventes, 164 bis, avenue Charles-de-Gaulle - 92200 Neuilly-sur-Seine
Aguttes
Lire les articles liés à la vente
Gazette Drouot
Bienvenue, La Gazette Drouot vous offre 2 articles.
Il vous reste 1 article(s) à lire.
Je m'abonne