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Lot n° 20

STALLE SCULPTÉE Nord de la France, fin du XVe...

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STALLE SCULPTÉE Nord de la France, fin du XVe - début du XVIe siècle Chêne H. 99 cm, L. 79 cm, P. 52 cm «Pour renforcer les murailles, les habitants, gens pervers, et sans foi, avaient démoli le réfectoire et le cellier des chanoines... Et même, chose plus exécrable, les stalles de l'église» (Pierre des Vaux-de- Cernay, chronique du siège de Carcassonne en 1209, cité par Pierre-Yves Le Pogam). C'est dire à quel point les stalles était un élément important du mobilier religieux, certainement l'un des plus soignés et des mieux entretenus. Notre stalle appartenait à un ensemble plus vaste de stalles provenant d'une communauté ecclésiastique, traditionnellement disposées dans le choeur de l'église sur un bâti de bois ou de charpente en deux rangées superposées. Elle se compose d'un siège mobile, d'un dossier, d'une parclose dotée d'un appuiemain sculpté servant à se relever lorsque l'on est en position assise et d'une jouée ornée sur le montant d'un pilastre à motif d'entrelacs. A droite, la parclose supporte par l'intermédiaire d'une colonnette à fût lisse un accotoir horizontal qui indique peut-être une position haute. A gauche, la jouée marquait la fin de la rangée ; elle présente sur le côté extérieur un panneau figuré sculpté en bas relief. La position assise pendant les offices était une tolérance de l'Église, dénoncée par certains comme une «coutume dépravée des clercs» (Pierre Damien, 1007-1072). D'autres, au contraire, ont cherché à améliorer le confort de ces stalles. Les moines d'Hirsau (Allemagne) semblent avoir été les premiers, au XIe siècle, à adjoindre une miséricorde afin de permettre une position presque assise même quand le siège est relevé. Cette miséricorde se compose d'une tablette supportée par une console sculptée dont les choix iconographiques n'avaient pas fini d'attiser les critiques. Notre stalle, qui se situait donc à l'extrémité d'une rangée, probablement la rangée haute, se trouve finement sculptée et moulurée dans toutes ses parties. Le répertoire ornemental à motifs d'entrelacs, de colonnes et de pilastres antiquisants, de larges feuilles grasses témoignent de la pénétration des formes de la Renaissance italienne dans le nord de la France autour de 1500, dans une région encore attachée au vocabulaire gothique. La miséricorde présente ainsi un beau bouton végétal tandis que l'appuiemain représente un homme en buste muni d'un livre ouvert ou d'un phylactère, peut-être un prophète, comme on en voit aussi dans les stalles gothiques de Saint-Lucien de Beauvais (fig. 1). Cet ensemble conservé au musée de Cluny a conservé six jouées figurant notamment le saint patron de l'abbaye et celui du commanditaire, nous éclairant ainsi sur le sens à donner à l'iconographie du panneau latéral. Dans un encadrement mouluré typique du gothique flamboyant mais sous un portique orné d'une coquille portée par deux colonnes émergeant de calices végétaux, dans l'esprit de la Renaissance, se dresse un saint personnage bénissant. Doté d'une mitre et d'une crosse, il est accompagné d'un petit chien. Il pourrait s'agir de saint Bernard de Clairvaux, le saint patron des Cisterciens, dont le chien évoque celui que sa propre mère avait vu en rêve alors qu'elle l'attendait.

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