Autour de l'atelier des frères Maurins Lot n° 5

CHAPITEAU À DÉCOR DE DRÔLERIES Sud-Ouest de la France, région de Montauban, seconde moitié du XIVe siècle Marbre de Saint-Béat (Haute-Garonne) H. 56 cm ; L. 48 cm ; P. 32,5 cm Ce morceau d'architecture, en marbre de Saint- Béat, était jadis placé à la réception des arcs dans le cloître d'un couvent de la région de Montauban, coiffant une paire de colonnettes. Il présente un important décor sculpté, évocateur des drôleries peintes dans les marges des manuscrits enluminés de l'époque gothique. Sous le tailloir mouluré, deux bandeaux dégagés par une gorge sont ornés aux angles de larges feuilles grasses centrées d'une figure. Sur une face, au registre supérieur, le visage d'un bouffon se reconnaît à son visage lunaire émergeant d'une cagoule à clochettes (fig. 1) tandis que se trouve, au registre inférieur, une créature aux oreilles pointues. Sur la face opposée, c'est le buste mitré d'un évêque qui surplombe la tête d'un chanoine coiffé de son aumusse (fig. 2). Du fait de sa structure et de son iconographie, notre chapiteau est à rapprocher d'un ensemble de chapiteaux géminés attribués aux frères Maurins et à leurs émules. Ces sculpteurs, actifs en Midi-Pyrénées dans la seconde moitié du XIVe siècle, semblent avoir dirigé un atelier de grande envergure. Céline Brugeat-Peuffier leur donne notamment les chapiteaux doubles du cloître de Bonnefont, aujourd'hui conservés au Metropolitan Museum de New York, dont l'un est décoré sur une face d'une drôle de créature aux grandes oreilles et d'un bouffon acrobate (fig. 3). Un autre chapiteau provenant du cloître des Cordeliers de Montauban présente une composition plus proche du nôtre avec sa face timbrée d'un étrange chanoine cantonné d'épais feuillages aux angles (fig. 4).