Alfredo Volpi a transposé l’architecture brésilienne en constructions abstraites de formes colorées.
Acquise directement auprès de l’artiste et conservée jusqu’à aujourd’hui dans la même famille, cette toile d’Alfredo Volpi est inédite sur le marché. L’occasion de découvrir ce peintre brésilien d’origine italienne encore méconnu en dehors d’Amérique latine, bien qu’il ait remporté le premier prix national à la deuxième Biennale de São Paulo, en 1953. Dès 1910, il peint des paysages urbains et des marines, et commence à être remarqué dans les années 1930. La décennie suivante, cet autodidacte découvre les œuvres de Cézanne et de Matisse, Mario Sironi, Carlo Carrà et Giorgio Morandi, ce qui le pousse à faire évoluer sa technique. Il abandonne l’huile pour la tempera, affirmant ainsi la primauté de la couleur et choisissant de rendre visible le mouvement de son pinceau. Inspiré par les quartiers ouvriers qui l’entourent, il se concentre alors sur les façades ornées de banderoles festives, simplifiant ses sujets en se focalisant sur des répétitions de motifs soulignés par des contrastes colorés. Sa vision des guirlandes de drapeaux déployées lors des festas juninas, célébrant la naissance de saint Jean-Baptiste, sont pour lui une révélation. Les formes géométriques s’emparent désormais de tout le tableau, point d’orgue de ses recherches spatiales alimentées par sa découverte des œuvres de la Renaissance lors d’un voyage en Italie, en 1950. Ces Bandeirinhas, qui se déploient sur plus de 2 mètres de haut, représentent l’aboutissement de son travail sur la mise en volume et la perception de l’espace. Un autre artiste a joué avec la géométrie, les traces et la couleur : Bram Van Velde, dont une œuvre de 1977 sera proposée autour de 250 000 €. Vers la fin de sa vie, l’artiste se limite à un camaïeu de gris, utilisant la gouache et un lavis d’encre de Chine pour dessiner des triangles dont il adoucit les formes (120,5 x 149,5 cm).