Arts décoratifs ou appliqués, arts de la table… Ils s’étaient tous donné rendez-vous à Alençon, où dialoguaient Gallé, Tiffany et de somptueux surtouts.
Une verrerie «parlante» évoquait l’art poétique d’Émile Gallé, prenant la forme d’un vase sur piédouche, et portant des inscriptions d’esprit évangélique, tracées à l’or : «Heureux
les simples / Heureux les cœurs purs / Heureux ceux qui pleurent / Heureux les miséricordieux / Heureux les pacifiques / Heureux ceux qui ont soif de justice». L’artefact, parti à 12 240 €, a été exécuté vers 1890 en verre multicouche gravé à la roue et marqueterie de verre, à décor de fleurs de lys, bleu et vert sur fond translucide. Détail exquis : les bulles d’air figurent la rosée perlant sur les feuilles. À noter que la signature du maître était inscrite à l’or. Une lampe des Établissements Gallé (1904-1936), à pied boule et abat-jour conique, attirait ensuite 9 600 €. En verre soufflé multicouche, elle se couvrait d’un délicat décor de fleurs de pommier, rouge sur fond jaune. Datant des années 1910-1920, une seconde lampe de table s’illuminait aussi (à 10 200 €) ; il s’agissait cette fois d’une production de Tiffany Studio à New York, une épreuve en bronze (n° 25783), le pied à trois branches, présentant un décor de lianes stylisées, avec un abat-jour en mosaïque de verres teintés orange, vert et mauve. Restons justement à table, avec douze surtouts à piétements de bronze doré signés «Oudry et ie», supportant des coupes en porcelaine de Paris. Datant de l’époque de Napoléon III, l’ensemble partait aussi à 10 200 €.