Prenant la suite de la manufacture de Vincennes, Sèvres produit tout au long du XVIIIe siècle des services en porcelaine tendre pour la cour et les souverains étrangers. Celui-ci est particulièrement complet.
Il comprend en effet trente-deux assiettes, quatre compotiers, deux jattes, deux plats ovales et quatre beurriers ovales couverts sur leurs plateaux adhérents. Son décor, raffiné et simple à la fois, présente des bouquets de roses avec des bleuets («barbeaux»). Il témoigne de la notoriété grandissante de la manufacture royale, qui l’amène à diversifier son offre avec des pièces de grande qualité pour des particuliers fortunés tout de même. Les premières tentatives de porcelaine tendre pour imiter celles de la Chine remontent à la Renaissance, par exemple sous les Médicis. Les formulations étaient à l’origine des mélanges d’argile et de verre pilé, appelés «fritte». Au fil du temps, d’autres matériaux comme le kaolin et le feldspath améliorent cette porcelaine qui sera nommée «dure». L’organisation des repas à l’époque demande plus de pièces pour les divers services, comprenant eux-mêmes plusieurs plats, et de multiples assiettes. La salle à manger commence tout juste à apparaître dans les appartements privés du roi et chez les hauts personnages de la cour. Les hôtes se servent directement à la table dressée faisant office de buffet, choisissant les mets. Les tables sont desservies et réapprovisionnées par des valets. Ce repas à la française va peu à peu être remplacé par le service à la russe, où les convives restent assis et sont servis à leur place.