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Une pendule chinoise à automate

Résultat 1 561 600 EUR
Publié le , par Anne Doridou-Heim
Vente le 05 juin 2019 - 13:30 (CEST) - Salle 1 - Hôtel Drouot - 75009

Activés par un ingénieux mécanisme, les lotus de cette pendule permettaient l'éclosion d'une enchère millionnaire

Chine, fin de la dynastie Qing. Pendule musicale automate à sonnerie au passage sur... Une pendule chinoise à automate
Chine, fin de la dynastie Qing. Pendule musicale automate à sonnerie au passage sur deux timbres, constituée d’une vasque en cuivre doré ornée de cabochons en verre de couleur et de quatre plaques en émail de Canton polychrome, cadran émaillé à chiffres romains, h. 169 cm.
Adjugé : 1 561 600 

Elle faisait son effet avec ses 169 cm de hauteur, son bouquet de fleurs de lotus montant ou descendant au rythme des airs diffusés et sa vasque en cuivre doré et émail de Canton, tout à fait similaire à celles en porcelaine posées dans les jardins. Néanmoins, personne n’avait vu venir l’enchère tonitruante qui l’a saluée : 1 561 600 €. La Gazette no 21 du 31 mai, en page 60 (voir l'article Pendule animée et musicale chinoise), rappelait la passion des empereurs chinois, à commencer par Kangxi (1672-1722), pour les mécanismes horlogers et combien ces princes ont su mettre à profit la présence de missionnaires maîtrisant leurs secrets de fabrication et donc habiles à les concevoir. En 1732, un «bureau de l’horlogerie» et celui des «horloges musicales» se sont ouverts. Qianlong (1736-1795) a poursuivi l’aventure et, selon les notes laissées par les religieux présents dans les années 1730-1740, pas moins d’une centaine d’artisans chinois ont été employés à cette tâche sous haut contrôle impérial. Cet objet monumental raconte, à sa manière, une histoire des relations entre l’Occident et la grande Chine. Alors que l’on a l’habitude de lire celles évoquant les recherches européennes pour parvenir à copier notamment les porcelaines et les laques, on comprend que les échanges se faisaient dans les deux sens : l’Orient aussi a tenté de s’approprier le meilleur de la culture artistique de l’Ouest. Or, dans ce domaine de l’horlogerie sophistiquée, les Suisses, les Français et les Anglais étaient devenus des maîtres. Ainsi Pierre Jaquet Droz  (1721-1790), mécanicien prodige de Neuchâtel, produit des garde-temps dotés de complications et de fabuleux automates. Esprit éclairé doublé d’un entrepreneur avisé, secondé par son fils, il s’associe avec un orfèvre et marchand anglais, James Cox. C’est lui qui diffusera les pièces appelées à séduire les cours royales, de Versailles à Pékin. Les Chinois, dont on connaît l’appétit pour l’exceptionnel rappelant leur passé illustre, ne pouvaient laisser échapper ce modèle spectaculaire. D’autant que la Cité interdite abrite en la matière une splendide collection, riche de pièces datées entre le XVIIIe et le début du XXe siècle et qui sont autant d’horloges à sonnerie, artistiques, musicales, «Geng», à automates… Sonnent les heures, les dynasties s’éteignent mais les objets demeurent.

mercredi 05 juin 2019 - 13:30 (CEST) - Live
Salle 1 - Hôtel Drouot - 75009
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