Une panthère en or de Paul Jouve

À l’occasion de cette vente d’art moderne et contemporain, les amateurs de Bernard Buffet ne manquaient pas d’enchérir sur La Gare, une huile sur Isorel de 1983, décrochée à 64 375 € (27 x 35 cm). Depuis les années 1940, où il a peint les monuments de Paris, l’artiste n’a cessé d’appliquer la géométrie au paysage, décrit par les perspectives rectilignes de ses traits noirs. Un principe qui s’appliquait ici à merveille avec la ligne de fuite des rails passant devant la petite station. À l’opposé, cette Panthère noire marchant a été immortalisée tout en souplesse par Paul Jouve. Attendue autour de 10 000 €, elle était apprivoisée moyennant 35 000 €. Elle semble tout droit sortie du Livre de la Jungle, que l’artite a illustré en s’inspirant de ses études de félins réalisées au zoo d’Anvers. Conçu en 1914, son modèle dessiné a souvent été décliné. Bien que toujours naturaliste, le fauve change ici d’univers pour devenir une luxueuse œuvre décorative : gravé sur une peau de mouton, son corps élastique se détache sur un fond or. Cinq épreuves sur basane ont été réalisées, dont une seule a été rehaussée à la feuille d’or selon Dominique Suisse, spécialiste de l’artiste. Signalons pour finir les 31 875 € prononcés pour Voiliers et barques à Port-Louis, Bretagne, une aquarelle, gouache et graphite exécutée en 1922 par Paul Signac (27,5 x 44,3 cm).