Profusément ornée, cette arquebuse de chasse des premières heures du XVIIe siècle ouvrait le feu d’une vente dédiée aux armes anciennes et aux souvenirs historiques.
Comme l’écrit Jean Follain dans Appareil de la terre (Gallimard, 1964), les armes sont les bijoux des hommes, et ce n’est pas cette arquebuse de chasse à rouet qui le démentira. Richement ornée de la crosse au fût, en passant par son long canon rond dit «des Indes», d’un vaste répertoire iconographique comprenant masques d’animaux fantastiques, rinceaux, glands, lièvres, chiens, putti, fruits, personnage casqué et bien d’autres motifs, elle faisait mouche à 28 160 €, sans que l’on ait pourtant de certitude sur son lieu d’exécution. Il s’agirait selon toute vraisemblance de l’Inde lointaine, celle du tournant du XVIe siècle, lorsque les Européens, déjà nombreux sur place et voyant l’habileté des artisans locaux dans le délicat travail de l’incrustation, faisaient appel à eux pour fabriquer des objets qu’ils rapportaient ensuite en Occident comme des trophées. Dans un registre plus militaire, un casque de la compagnie des mousquetaires gris – en référence à la robe de leurs chevaux –, à bombe en cuivre argenté et cimier de laiton doré estampé à décor de fuseau enflammé, rappelait les dernières heures de ce corps d’élite chargé de la protection du monarque dans tous ses déplacements. Daté de la Restauration, cet équipement de belle allure était déposé à 7 580 €.