Manuscrit, ce livre d’heures – un petit in-4° –, a été exécuté au début du XVe, mais relié en plein veau brun un siècle plus tard, avec des plats frappés d’un médaillon montrant une Crucifixion… L’ouvrage, comptant 264 pages (se décomposant en 24 pour le calendrier, 235 pour les heures, 5 pour des oraisons postérieures), a été réalisé pour l’usage d’un diocèse normand, comme l’attestent les saints honorés dans le calendrier rédigé en français. Ainsi apparaissent saint Sever, évêque d’Avranches, saint Ouen, évêque de Rouen ou encore saint Ursin, évêque de Coutances. Le livre d’heures proprement dit présente comme il se doit plusieurs grandes miniatures à encadrement floral, représentant entre autres les quatre évangélistes, l’Annonciation, la Nativité, la Fuite en Égypte ou, bien sûr, la Crucifixion. Mis à part celles-ci, et des encadrements très ornés, se remarquent aussi, et sur presque toutes les pages, des lettrines dorées sur une ou deux lignes, aux fonds alternant le rouge et le bleu… Une pièce de choix, donc, qui devait être adjugée 28 200 €. Un autre in-folio, par Antoine de Strata à Venise, se faisait remarquer : le Scriptum aureum super metaphysicum aristotelis d’Antonio Andree (1280-1320), théologien franciscain espagnol. Daté du 22 novembre 1482, riche de 154 folios, relié en plein vélin du temps, il a été acquis à 13 794 €.