Lorsque Henri Simmen et Eugénie O’Kin se rencontrent, c’est pour le meilleur, et c’est avec l’ivoire et la céramique qu’ils l’expriment.
Initiée à l’art de la tabletterie à son arrivée en France au début des années 1900, la Japonaise Eugénie O’Kin, dite Eugénie Jubin (1880-1948), née alors que son pays venait tout juste de s’ouvrir au monde, se lance dans le délicat travail de l’ivoire après un long voyage à travers Asie entre 1919 et 1921 avec celui qui est devenu son mari, le céramiste Henri Simmen (1880-1963). Une histoire d’amour les amenant à se nourrir mutuellement de leurs cultures respectives et à produire ce qui est aujourd’hui considéré comme l’acmé des objets art déco : des pièces en céramique conçues par le second et couronnées par les accessoires en ivoire souvent, en sycomore et corail parfois, de la première. Des œuvres dont la toile est modeste mais d’une immense poésie, ainsi que le montre ce vase de forme courge dont la couverte rappelle les effets de l’aventurine, capuchonné par un bouchon d’ivoire imitant un délicat pédicelle. Une alliance au sommet qui lui offrait 22 105 €. Il arrivait parfois également que la créatrice travaille seule, ce qu’une collection de neuf vases et coupes en ivoire sculptés en taille directe et rehaussés de filets d’or l’un reproduit page 77 de la Gazette no 23 du 14 juin, voir l'article Eugénie O’Kin, magicienne de l’ivoire (26 005 € ) et voir page 76 donnait à voir.