Ce ne sont pas quelques petits coups sur la tranche qui devraient refroidir les ardeurs des numismates auxquels est proposé ce rarissime dix louis d’or au buste drapé de Louis XIII.
Seuls une vingtaine d’exemplaires de cette pièce auraient été frappés, et uniquement en 1640. Et elle est aujourd’hui bien plus difficile à trouver que son pendant, le dix louis au buste nu. C’est à Jean Varin (ou Warin, 1604-1672) que l’on doit ce grand module plein d’allure. D’origine liégeoise, établi à Paris en 1626, il devient contrôleur général des poinçons et effigies, et impose l’usage de la frappe au balancier à la Monnaie de Paris. Il grave les coins des monnaies des règnes de Louis XIII et de Louis XIV, marque son temps par des médailles au style opulent, dont celle à la gloire de son protecteur, Armand Jean du Plessis, duc de Richelieu. Cédée en vente publique les 2 juin 1967 et 7 décembre 1988 avec l’assistance d’Émile Bourgey, notre monnaie s’apprête à connaître son troisième passage aux enchères, mais le premier avec l’assistance de la fille de ce dernier. Rareté oblige, les amateurs européens, américains et japonais – friands de grands modules – devraient être sur les rangs. Notre pièce provient de la succession d’un amateur à l’œil aussi sûr que le goût. Constituée à partir des années 1970, cette collection était consacrée aux monnaies d’or françaises. Cinq autres pièces l’accompagnent aujourd’hui, parmi lesquelles deux essais : l’un de l’écu au bandeau à l’effigie du roi Louis XV, daté 1740 (25 000/30 000 € - adjugé 104 140 €), l’autre du louis aux palmes au buste de Louis XVI, millésimé 1774 (15 000/20 000 €).