Hollywood ne craignait pas les anachronismes dans les péplums qui ont fait sa gloire. Lorsqu’en 1963 la Twentieth Century-Fox concrétise le projet pharaonique de son Cléopâtre avec deux acteurs mythiques, Liz Taylor et Richard Burton, elle fait asseoir la célèbre reine sur un trône à l’effigie de Toutankhamon. Il en fallait plusieurs exemplaires. Elle a ainsi employé les deux modèles qui nous intéressent, probablement exécutés en Angleterre dans les années 1920, lorsque la «Toutankhamon-manie» était à son apogée (voir l'article Pharaon pour l’éternité de la Gazette no 17 du 3 mai, page 24), et les a fait dorer pour plus de brillance encore. L’un a été remis dans son état d’origine et atteignait 16 250 €, le second (reproduit ci-contre) étant demeuré tel qu’on peut le voir dans le film et obtenant 14 950 € le clinquant paie moins. Ces deux pièces portent la marque de la société de production sous leur assise. Il s’agit d’une interprétation libre, mais finalement assez fidèle, du mobilier funéraire retrouvé dans le tombeau inviolé du jeune pharaon, et notamment de son fauteuil d’enfant présenté sous la grande halle de La Villette jusqu’au 15 septembre. Pas de malédiction pour cette fois… Dans un tout autre esprit, l’ensemble de trois lambris de Claude III Audran (1658-1734) probablement destiné au pavillon de Philippe de Vendôme , choisi pour illustrer la vente dans la Gazette no 20 du 24 mai (page 59), était décroché à 45 000 €.