Provenant d’une collection particulière, cette toile de Leonor Fini intitulée Roméo et Juliette obtenait 74 240 €, sur une estimation deux fois moindre de 30 000/40 000 €. Discrète – à l’égal de sa personnalité – sur le marché depuis sa disparition en 1996, l’artiste a fait parler d’elle l’année dernière à l’occasion de l’actualisation du catalogue raisonné de son œuvre – initialement rédigé par Richard Overstreet et Neil Zukerman –, dans lequel notre tableau porte le n° 923. Autodidacte, cette native de Buenos Aires ayant grandi en Italie se rattache difficilement à un courant particulier, elle qui se fie à son propre «musée imaginaire». Elle n’a que de 17 ans lorsqu’elle expose pour la première fois à Trieste, dans le cadre d’un événement collectif. À son arrivée à Paris, en 1931, elle se lie d’amitié avec les surréalistes, sans jamais cependant intégrer leur groupe. Fuyant la guerre, elle part pour Monte-Carlo en 1940, puis à Rome après la libération de la ville en 1943, avant de revenir à Paris en 1946. Peinte une trentaine d’années plus tard, cette toile emprunte son thème à la tragédie shakespearienne, récurrente dans son œuvre. En 1953 déjà, elle avait créé les décors et costumes d’une version anglo-italienne tournée par Renato Castellani. Aperçue en page 59 de la Gazette n° 23 (voir l'article Le Sud en majesté avec Guillaumin), La Baie d’Agay, sémaphore sur la droite (73 x 92 cm), toile exécutée vers 1897 par Armand Guillaumin (1841-1927, trouvait quant à elle preneur à 70 400 €.