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Prêts à faire le singe ?

Publié le , par Anne Doridou-Heim
Des gravures flamandes aux superbes décors de Chantilly, le plaisir de rire de l’homme par le prisme des singes a été au cœur de la création artistique.
Jan Van Kessel (1654-1708), Nature morte avec coupes de porcelaines chinoises, fruits,... Prêts à faire le singe ?
Jan Van Kessel (1654-1708), Nature morte avec coupes de porcelaines chinoises, fruits, légumes, singe et hamster sur fond de paysage, huile sur cuivre, 24 32,5 cm (détail). Paris, Hôtel Drouot, 28 mai 2021. Beaussant Lefèvre OVV. M. Auguier.
Adjugé : 104 140 
Cet automne et cet hiver, les singes sont partout, faisant la joie des visiteurs et réchauffant les cœurs. Ils grimpent à Versailles, «Les animaux du roi» (voir l'article  Défilé bestial à Versailles de la Gazette n°  39, page  181), au musée départemental de Flandre à Cassel («Les Francken, une dynastie dans la Flandre du XVII e   siècle», voir Gazette n°  34, page  179) et dans un livre publié par Nicole Garnier-Pelle, Les Singeries de Chantilly . Difficile de les éviter. Et pourquoi le faire, d’ailleurs  ? Raconter leur histoire, c’est restituer leur part d’humanité et expliquer comment leur existence questionne la nôtre. À l’origine, ce ne sont que des animaux exotiques, au même titre que les aras, tortues et autres pangolins, et il n’est pas question de réfléchir à un lointain cousinage avec nous  ! À l’image de toutes les curiosités qui s’accumulent dans les cabinets des érudits, ils participent au prestige de leur propriétaire et à son intérêt pour les sciences. Puis, peu à peu, les artistes s’en saisissent pour en faire un thème à part, entre humour et sarcasme, entre réflexion et ornementation. Une nouvelle et longue vie qui se poursuit aujourd’hui par l’intérêt des collectionneurs. À bien regarder l’histoire de l’art, on s’aperçoit que le singe est présent dans les représentations depuis le haut Moyen Âge, la religion en faisant un démon pour son habileté à imiter l’homme. Nombre de livres d’heures le figurent dans leurs marges, tel un symbole de l’humanité dégradée. Avec le développement de la scène de genre dans les Flandres du XVII e   siècle, il s’éloigne enfin de cette image diabolique, s’émancipe et devient un sujet à part…
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