Prendre un savon

L’histoire du savon rejoint celle de l’homme, le sujet est donc des plus sérieux et remonte aux balbutiements de l’histoire, à Sumer et en Égypte, où, on le sait, grâce aux bains de lait d’ânesse de Cléopâtre, on ne badinait pas avec l’hygiène ! Le contexte change avec le Moyen Âge, enfin en Occident, parce qu’en Orient, il demeure un produit fort coûteux et confidentiel, objet de commerce. Il faudra attendre 1371 pour que Marseille ait son premier savonnier officiel : il s’appelait Crescas Davin et comprend les vertus de l’huile d’olive – l’usage s’en répand à tel point qu’un édit de 1688 interdit l’utilisation de tout autre corps gras. La toilette devient une affaire et pour contenir ce précieux corps, les orfèvres imaginent les fameuses boules si recherchées par les collectionneurs. Quant aux peintres, à partir du XVIIe siècle, ce sont les bulles qui les intéressent. Elles permettent d’exprimer leur virtuosité.
 

Le sujet paraît léger, voire glissant, il appartient en fait à l’humanité.