Philippe Magloire, une collection dédiée aux céramiques islamiques iraniennes

À quoi tiennent les choses  ? Au bonheur des rencontres, dont certaines font tout basculer… Rien ne prédestinait Philippe Magloire, géologue pétrolier passionné par son métier –  qu’il exerça de sa sortie de l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs, en 1954 à sa retraite  –, à s’intéresser aux céramiques iraniennes. À l’occasion d’un séjour de six années à Téhéran, il échange avec des collègues italiens enthousiasmés par l’archéologie locale. En ce milieu des années 1970, les marchands sont nombreux et leur activité florissante, et la circulation des objets réglementée par une sorte d’accord tacite entre le palais et les antiquaires de Téhéran. Certains d’entre eux sont ainsi chargés de présenter chaque semaine au secrétariat de Farah Pahlavi, épouse du chah, leurs meilleurs objets. Très impliquée dans la promotion culturelle de son pays, celle-ci s’entoure de coopérants, conservateurs de musées et chercheurs, iraniens et étrangers. Elle souhaite créer un nouveau musée archéologique, et ouvrir un établissement consacré à l’art du tapis. «Ayant un bon œil et étant très intéressé, j’ai pu mettre les bouchées doubles sur place au contact des antiquaires, regarder, étudier… C’était le premier contact et ça a été le coup de foudre», raconte Philippe Magloire, dont l’enthousiasme et la mémoire sont intacts du haut de ses 95  ans. Le virus de la collection est pris. Et il touche également son…