Avec cette montre anniversaire de 2014, l'horloger offre une nouvelle version de ses heures universelles, assorties de la complication des phases de Lune. Cette rare édition limitée est un bijou pour dames.
En 1839 était fondée l’une des plus anciennes maisons horlogères genevoises, Patek Philippe. Cent soixante-quinze ans plus tard, en 2014, la marque fêtait sa belle longévité avec des montres commémoratives en éditions limitées, comme cette World Time Moon. Dans sa version en or rose pour femmes, elle est particulièrement rare, fabriquée à 450 exemplaires, contre 1 300 pour sa jumelle en or blanc, destinée aux hommes. « C’est la deuxième fois que ce modèle apparaît aux enchères, et une première en France », précise son expert, Geoffroy Ader. Elle appartient à la gamme des «heures universelles» dont Patek Philippe est sans doute le meilleur représentant, notamment grâce à ses modèles mythiques produits dans les années 1950, comme la référence 2523. Dès ses débuts, la manufacture utilise le système inventé en 1931 par l’horloger genevois indépendant Louis Cottier, donnant les heures des vingt-quatre fuseaux terrestres définis à partir du méridien de Greenwich, choisi comme mesure universelle en 1884, lors de la Conférence de Washington : un choix politique autant que scientifique, opposant l’Angleterre et la France. La seconde n’accepta en effet d’abandonner le méridien de Paris qu’en 1911, pour se mettre à l’heure de Londres. Celle-ci est désignée par une flèche rouge sur notre montre. Grâce aux deux disques tournants mettant en relation les villes choisies pour emblèmes de chaque fuseau et les vingt-quatre heures diurnes et nocturnes, l’heure est connue à chaque instant aux quatre coins du globe. À charge du propriétaire de choisir son heure locale, réglée ici sur Genève, la capitale mondiale de l’horlogerie remplaçant Paris comme référence du fuseau de l’Europe centrale ; à sa gauche figurent les villes situées à l’ouest, et à sa droite, celles de l’est. L’aiguille rappelant la constellation de la Croix du Sud indique l’heure locale, tandis que celle des minutes – identiques en tout lieu – les donne pour la Terre entière.
La poésie du temps
Alors que le centre des montres à heures universelles est habituellement guilloché ou en émail cloisonné, le nôtre accueille les phases lunaires, mises pour la première fois en mécanisme par le Grec Anticythère, en 205 avant notre ère. Si leur connaissance n’est plus indispensable aux activités humaines, leur présence confère une indéniable poésie aux cadrans. D’un grand réalisme, l’astre nocturne évolue entre un fond argent étoilé – élaboré dans un verre minéral d’une profondeur sidérale – et un disque en forme de cœur, qui le masque en fonction de ses phases. Malgré le nombre d’informations délivrées, l’horloger a veillé à conserver un cadran d'une grande lisibilité, et à ce que son imposant diamètre n’enlève rien au raffinement de ce bijou horloger résolument féminin ! Si Patek Philippe fut la première manufacture à proposer des complications pour dames, dès 1915 avec la répétition à cinq minutes, peu de modèles à grandes complications ont été fabriqués pour elles. Gageons que celui-ci ne passera pas inaperçu, de plus en plus de femmes collectionnant les montres. Un cadeau d’exception… présenté le jour de la Saint-Valentin.