Intellectuel touche-à-tout, l’homme avait su constituer, grâce à ses amitiés nouées à Montparnasse, une rare collection placée sous le signe de l’abstraction. Une partie de cet ensemble, dispersée prochainement, évoque les ténors de ce mouvement.
Piet Mondrian, Michel Larionov, Marcel Janco, Wolfgang Paalen, Enrico Prampolini et tant d’autres pour les arts graphiques, ou encore André Kertész pour la seule photographie… À la lecture des noms inscrits au catalogue, on se dit que bien des avant-gardes de la première moitié du XX e siècle se sont donné rendez-vous pour cette vacation parisienne du 10 novembre. Une impression confortée par la présence d’œuvres qui prennent pour modèles Tristan Tzara ou Guillaume Apollinaire, points de fusion avec la poésie révolutionnaire de l’époque. Seule une personnalité hors du commun pouvait les avoir réunies : celle, polymorphe, de Michel Seuphor (1901-1999) ; l’homme, on le sait, était habité à parts égales par la recherche de l’expression plastique la plus innovante et le démon de l’écriture. Cet ensemble, tiré de sa collection personnelle, était demeuré dans sa succession. Composé de tableaux, dessins, estampes et tirages photographiques, il retrace la longue vie jalonnée de rencontres d’un créateur aux multiples facettes, à la fois critique d’art, poète, théoricien et lui-même artiste.
Marcel Janco (1895-1984), Portrait de Tristan Tzara , huile sur carton entoilé, au revers inscription «Marcel Janco TRISTAN TZARA Zurich 1915-16», 61,5 x 37,3 cm. Estimation : 30 000/50 000 €
Marcelle Kahn (1895-1981), Collage géométrique , 1955, collage sur papier, signé et daté, 65 x 49,6 cm (détail). Estimation : 1 000/1 500 €
Montparnasse années 1920 Michel Seuphor aura traversé le XX e siècle…
com.dsi.gazette.Article : 7275
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