Première exposition photo présentée au Louvre-Lens depuis son ouverture en 2012, «Photographier la “Petite Pologne” » répond à la volonté de sa directrice d’ouvrir le musée à toutes les disciplines. Marie Lavandier est également attachée à l’ancrage territorial, d’où ce focus sur la Pologne. Kasimir Zgorecki fait en effet partie de ces immigrés arrivés au début des années 1920 dans le bassin minier du nord de la France. Son studio photo a vu défiler la diaspora polonaise des environs, immortalisée sur plus de 3 700 plaques de verres datant de l’entre-deux-guerres, retrouvées dans les années 1990. C’est là l’objet de cette exposition : offrir aux habitants de la région un reflet de leur histoire. Articulé en quatre parties, le parcours invite le spectateur à pénétrer dans quatre espaces fermés installés dans le vaste Pavillon de verre. Un parti pris judicieux en adéquation avec le caractère intime des images. Une grande partie de ces images relèvent de l’activité d’un studio photo : portraits destinés à être recadrés pour des photos d’identité, modèles endimanchés saisis dans des décors pompeux, clichés réalisés en extérieur de commerçants devant leur boutique, groupes de sportifs ou de musiciens offrant un témoignage direct de la vie des Polonais installés dans la région. D’autres sont plus surprenantes, comme cette série d’autoportraits avec celui où Kasimir Zgorecki se représente en peintre, devant un chevalet où trône son portrait photographique. Enfin, de troublants clichés d’enfants post-mortem attestent d’une pratique aujourd’hui disparue et taboue.
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