Thème récurrent dans l’œuvre du maître né dans l’ancienne Indochine, l’enfance occupait le devant de la scène au Havre, au rythme d’une pendule à sujet exotique.
La jeunesse protégée et heureuse que Mai-Thu coula dans une famille aristocratique (son père était un mandarin et un dignitaire de la cour de Hué) devait le hanter sa vie durant, lui inspirant des scènes familiales empreintes d’une grande douceur. Deux peintures portant le cachet de l’artiste ressuscitaient ici ce paradis perdu, et d’abord Mère et enfant, consolation, réalisée comme à son habitude à l’encre et couleurs sur soie (voir l'article Mai-Thu ou les émotions à fleur de peau de la Gazette n° 3, page 92). L’œuvre datée 1972 (28 x 15 cm), munie de son cadre et de sa marie-louise faits par l’auteur, a conquis 45 140 €, dépassant largement l’estimation haute. La seconde peinture s’intitulait Enfant couché, garçon veste rouge, également brossée à l’encre et couleurs sur soie, arborant aussi un cachet et la date «1973» (14 x 24,8 cm). Semblablement dotée d’un cadre et marie-louise de la main du peintre, titrée au dos du montage, la scène enfantine recevait 35 380 €. Précisons encore que ces deux artefacts bénéficiaient chacun d’un certificat du comité Mai-Thu, établi le 28 novembre 2022. Autre dépaysement avec le lot suivant : une pendule en bronze patiné et bronze doré bruni et amati, animé du célèbre motif au jeune portefaix noir, qui tintait à 11 346 €. Elle relève du modèle référencé par Pierre Kjellberg dans son ouvrage monumental sur La Pendule française (éd. de l’Amateur, page 343). Sa base est décorée d’un singe dansant sur une corde entre deux paniers avec des perroquets, le cadran émaillé portant le nom de «Noël Filo à Boulogne» (h. 36,5 cm). À son tour, brillait une broche barrette en platine ornée en son centre d’un diamant rond de taille brillant d’environ 2,4 à 2,9 ct, et d’un poids brut de 6,1 g (12 932 €).