Les préparatifs d’un banquet

Maître de la guilde de Saint-Luc à Anvers en 1625, Adrien Van Utrecht s’était fait une spécialité des natures mortes rassemblant toutes sortes de victuailles dans une cuisine, et parfois, comme ici, affichant de grandes dimensions. Il devait d’ailleurs louer ses services à des artistes reconnus de son temps, tel Jacob Joardens, pour compléter l’une ou l’autre de leurs compositions. Dans ce si bien-nommé Garde-Manger, s’accumulent les éléments relevant de différentes catégories pour indiquer l’opulence de la table d’un grand seigneur : viandes en quartier, gibiers entiers, légumes et fruits variés, sans oublier les boissons disposées sous le meuble de présentation. Sous l’œil interrogateur d’un commis venu chercher les bases du festin du jour, cet amoncellement attisait bien des envies, qui lui valait une enchère de 14 280 €. Plus récente, car datant du XVIIIe siècle, une statue en bois sculpté représentant une Vierge à l’Enfant, témoignait de l’esprit baroque du temps. Dans un mouvement très spontané, Marie présente un Enfant Jésus lui-même animé d’une gestuelle très expressive. Un ensemble fort vivant, couronné au final de 4 879 €. De la même époque, mais originaire d’Italie, une tête d’ange sur un médaillon découpé était ciselé dans le marbre blanc. La présence insolite d’un chapelet, ornant son cou, n’était sans doute pas étrangère à son score de 3 187 €. Du côté des écrins, une pièce se détachait du lot : il s’agissait d’un collier de soixante-dix-huit perles fines en chute, doté d’un fermoir en or blanc de forme géométrique ornée de diamants ronds de taille ancienne. Long de 45,3 cm et pesant 18 g (poids brut), il ne pouvait qu’obtenir 12 733 €.