Gustave Flaubert a créé une héroïne littéraire, les artistes en ont fait un mythe. À l’occasion du bicentenaire de la naissance de son auteur, le musée des beaux-arts de Rouen se penche sur un engouement sans précédent.
Gustave Flaubert ne voulait pas que ses livres soient illustrés. Comme le rappelle Bertrand Galimard Flavigny dans son article «Bibliophilie» (voir page 16), l’écrivain affirmait qu’une « femme dessinée ressemble à une femme, voilà tout… tandis qu’une femme écrite fait rêver à mille femmes […]. » L’histoire ne l’a pas écouté et, à peine parti rejoindre l’autre royaume, ses textes ont été transcrits en images, Salammbô le premier. Le musée des beaux-arts de Rouen – le génial Gustave y est né un 12 décembre 1821 –, en partenariat avec le Mucem à Marseille et l’Institut national du patrimoine à Tunis, a souhaité retracer l’ampleur de ce « rêve magnifique », selon les mots de Maupassant, avec une exposition dont le titre « Fureur. Passion. Éléphants » invite déjà à sentir le souffle d’une histoire pleine de bruit et de sang. L’institution normande montre avec pertinence que ce n’est pas une seule femme que les artistes ont sublimée, mais bien une femme plurielle, une héroïne qui a échappé à son créateur pour devenir un mythe. Après le parfum de scandale de Madame Bovary en 1857, Flaubert ne pouvait se permettre un…
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