La première partie de cette 45e dispersion (voir l'article Les nouveaux trésors manuscrits des coffres d’Aristophil de la Gazette n° 44, page 14) permettra de découvrir l’édition originale de l’ouvrage le plus rare de Guillaume Appolinaire, Case d’Armons, édité sur le front, en 1915. Chacun des 25 exemplaires est différent, le poète ayant repris à l’encre certains caractères mal imprimés (50 000/60 000 €). De nombreuses correspondances dévoileront la part secrète de leurs auteurs, au même titre que leurs journaux intimes, comme celui consignant vingt-six années de la vie de Léon Bloy (70 000/80 000 €), ou les cahiers inédits d’Emil Cioran constituant un réservoir de réflexion pour ses œuvres (60 000/80 000 €). Raymond Queneau a lui aussi couché ses pensées sur le papier. Tel un carnet de bord de sa vie, ses notes, rédigées entre 1914 et 1965, éclaireront la personnalité de cet homme aux centres d’intérêt multiples, au même titre que plus de 18 000 lettres lui ayant été adressées au cours de sa carrière par des personnalités des lettres et des arts (40 000/50 000 €). Comptant plus de 70 numéros, la seconde partie de cette vacation lui sera consacrée, introduite par son autoportrait à l’aquarelle (8 000/10 000 €). À côté de ses facettes bien connues de romancier et de poète, mais aussi d’essayiste et de scénariste pour le cinéma, sa passion pour les mathématiques sera évoquée par quelque 3 500 pages de notes (15 000/20 000 €, voir photo). Féru de calculs et d’équations fondamentales, il a également cherché à intégrer ces derniers dans son œuvre littéraire. En témoigne l’Oulipo – Ouvroir de littérature potentielle -, un groupe de réflexion qu’il a créé en 1960 avec François Le Lionnais, pour imaginer de nouvelles formes d’écriture. Il faudra prévoir entre 25 000 et 30 000 € pour se plonger dans les dossiers de Queneau relatifs à ces travaux hors du commun.