L’illustre dynastie d’ébénistes grenoblois était fêtée à Lyon à travers deux pièces exceptionnelles, l’une par Pierre et l’autre par son fils Jean-François, rivalisant avec une console dorée de la même période.
178 750 € auront donc couronné la somptueuse commode «à la régence» réalisée par Pierre Hache, triplant quasiment l’estimation haute de 60 000 €. Longuement analysé dans la Gazette n° 41 (voir l'article La dynastie des Hache à la puissance trois de la page 217), ce modèle présente un remarquable décor marqueté «à l’italienne» de rinceaux feuillagés, d’acanthes et de fleurs, habillant les formes très galbées du meuble à deux tiroirs (82,5 x 130 x 65,5 cm). Sur ces derniers, parés d’un placage de frêne et loupe de frêne teintée en vert, on peut lire l’estampille de « Hache à Grenoble ». On rappellera que la pièce appartient à un petit groupe de commodes similaires exécuté par Pierre Hache entre 1730 et 1740, comme l’a souligné la spécialiste Françoise Rouge. Estampillé de Jean-François Hache, fils du précédent, un bureau de milieu à lamelles séduisait à son tour les connaisseurs, avant d’être adjugé 28 750 €. Il porte la précieuse inscription de «Hache Fils à Grenoble» et une étiquette, est constitué d’un bâti en cerisier plaqué sur toutes ses faces d’un décor de loupe de sycomore blonde et rouge, hêtre teinté en brun et ébène (104 x 164,5 x 95 cm). Antérieure à ces deux meubles de choix, une console en bois doré d’époque Régence (81 x 92,5 x 45 cm) changeait de mains à 13 125 €. Sa façade à motifs feuillagés ajourés repose sur deux montants avant à termes féminins, réunis à la base par une coquille centrale et deux pieds torsadés. Mais le XXe siècle n’était pas absent de l’événement, représenté par une emblématique création de Line Vautrin du modèle « Gerbera », à vue circulaire, en talosel naturel et double entourage de verre blanc et à tain (diam. 18 cm). Malgré l’absence du miroir sorcière, il a été disputé jusqu’à 21 875 €.