Le XVIe siècle est la période d’apogée de la tapisserie à Bruxelles. Deux beaux exemples de cette riche période Renaissance s’annoncent.
Bien que les bordures des deux pièces soient manquantes, toute la virtuosité de ces ouvrages tissés demeure. Ces tapisseries sont dignes des plus belles créations de la Renaissance des ateliers bruxellois, qui imposent alors la richesse de leurs thématiques ainsi que la monumentalité de leurs personnages, dans une unité d’action transcendant l’intérêt narratif. Si les références à l’Antiquité sont nombreuses, les peintres et liciers n’en oublient pas pour autant leur tradition flamande, le sens du détail et le goût des paysages. C’est d’ailleurs dans un environnement forestier animé de vaches, et d’un village en arrière-plan, que l’on retrouve les trois déesses Héra, Athéna et Aphrodite face au berger et prince Pâris. Vexée de ne pas avoir été invitée aux noces de Pélée et Thétis, la déesse de la discorde Éris leur lance une pomme d’or, inscrite « Pour la plus belle » ; chacune essaie de l’obtenir en séduisant le prince troyen avec des propositions indécentes. Aphrodite lui promet ainsi la plus belle des mortelles, Hélène, l’épouse du roi de Spartes, et l’emporte… Cet épisode déclenchera de la guerre de Troie. La seconde tapisserie illustre quant à elle la vengeance de Vénus sur Diomède, roi d’Argos et compagnon d’Ulysse qui la blessa lors de la même guerre : elle inspire à son épouse des passions irrépressibles, puis dénonce à Diomède les infidélités de celle-ci. Le musée du Louvre conserve une tapisserie similaire, avec un éléphant tout aussi magnifique.