Gazette Drouot logo print

Les folies architecturales et décoratives de Beistegui

Publié le , par Laurence Mouillefarine

Heureux hasard de l’édition, alors que paraît le troisième recueil dédié à l’œuvre de Charles de Beistegui, « Le Parc de Groussay », une biographie sort sur ce milliardaire féru de décoration. Bienvenue dans un monde délicieux de légèreté…

Alexandre Serebriakoff, aquarelle de la pagode chinoise du parc du château de Groussay.... Les folies architecturales et décoratives de Beistegui
Alexandre Serebriakoff, aquarelle de la pagode chinoise du parc du château de Groussay.
© Éditions Gourcuff Gradenigo - Alexandre Serebriakoff
Passer à la postérité pour avoir donné un bal, c’est l’exploit qu’accomplit Charles de Beistegui. Nous en reparlerons. Le personnage, d’après la biographie qui paraît sur lui, n’est pas follement sympathique  : «égocentrique», «tyrannique», «d’un snobisme maladif»… En revanche, il est beau, spirituel, et doté d’un goût exquis pour la décoration. Qu’on se rassure, il n’en fera pas profession. Travailler  ? Une idée aussi saugrenue ne lui est jamais venue. Charles de Beistegui est très occupé à dépenser la fortune acquise par sa famille dans l’extraction minière au Mexique. Né à Paris, en 1895, élevé dans le très chic collège anglais d’Eton, armé d’un passeport espagnol, Charlie –  comme l’appellent ses proches  – se partage entre mondanités, voyages et l’aménagement de ses demeures. Il a, d’abord, l’envie d’un penthouse sur le toit d’un immeuble des Champs-Élysées appartenant à son grand-père. Il sollicite Le Corbusier, star de l’avant-garde. Sans doute le commanditaire veut-il surpasser ses amis les Noailles, qui ont fait construire une mai- son cubiste à Hyères par Mallet-Stevens. Lorsqu’en 1931, après des échanges épistolaires tendus, l’architecte livre enfin l’appartement, Beistegui le trouve austère, trop pur, trop blanc. Finalement, il déteste la modernité. Il s’empresse d’y apporter sa touche  : des candélabres à volonté, des meubles rocaille, des draperies, des…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.
Pour découvrir la suite, Abonnez-vous
Gazette Drouot logo
Déja abonné ?
Identifiez-vous