Admirable, une armoire évoquait les débuts prometteurs de l’ameublement européen, une démonstration qui s’achevait sur les créations de designers du XXe siècle.
Le décor de notre armoire en chêne sculpté, en fort relief, trahit la date de réalisation et son origine géographique : la Renaissance flamande, lors de la première moitié du XVIe siècle (voir l'article Armoire flamande de la Renaissance de la Gazette n° 6 page 85). Ouvrant à deux vantaux articulés à double évolution, le meuble (212 x 165 x 72 cm) s’orne de bustes d’hommes et de femmes dans des médaillons de feuilles de laurier entourés de rinceaux feuillagés… non moins remarquables que son trumeau avec haute colonnette cannelée et feuillagée. Ce type d’armoire puise son origine dans les églises, où elle recelait reliques et objets du culte. Cependant, notre modèle témoigne d’une influence italienne, perceptible dans les seize panneaux à bustes. Sa richesse, en tout cas, a été récompensée par 31 250 €. Changement radical d’époque avec les deux autres lots vedettes de la session, à commencer par une suspension à six bras de lumière (83 x 120 x 100 cm) en métal laqué noir de Robert Mathieu ; ce modèle a été conçu vers 1954, et ses bras se terminent par des réflecteurs orientables sur rotules en métal, laqué blanc à l’intérieur et présentant des perforations en partie haute. Pour cette édition ancienne, des alentours de 1955, il fallait compter 20 000 €. Qui dit luminaire des années 1950, évoque invariablement Serge Mouille, représenté ici par son modèle «Simple», conçu vers 1953 : un lampadaire tripode à une lumière orientable (h. 165 cm), adjugé 13 875 €.