Au Louvre, dans une galerie d’Apollon fraîchement rénovée, une partie de la fabuleuse collection joaillière des rois de France, démantelée au XIXe siècle, brille à nouveau de mille feux. Retour sur l’histoire mouvementée de ce trésor insigne.
La Côte de Bretagne , spinelle rouge de 107 carats en forme de dragon, pourrait être contemplée des heures durant par le visiteur, s’il pouvait faire abstraction de la foule qui se presse dans la galerie d’Apollon, où sont présentés vingt-deux autres joyaux historiques et objets de pierre dure collectionnés par Louis XIV. Cette pierre fine couleur de la passion incarne à elle seule l’incroyable épopée de ce que l’on a appelé les «Diamants» de la Couronne. Elle épouse les grands épisodes de l’histoire de France – mariages, successions, guerres de religion, confiscations sous la Révolution, changements de dynastie et de régime – avec son lot de trahisons et de vengeances, de coups bas et d’effets de manche. Se croisent ici rois donateurs et souverains sans scrupules, cambrioleurs audacieux et receleurs haut placés, collectionneurs prêts à tout et conservateurs qui, aujourd’hui encore, fouillent les archives, tordent le cou à des vérités établies et, parfois, reconstituent des parures disparues. La Côte de Bretagne a tout connu : mise en gage, rachat, disparition, transformation par Louis XV, qui la fit retailler en forme de dragon pour en orner son grand insigne de la Toison d’or – lui faisant perdre au passage une bonne centaine de carats. Cette pierre fascinante a pourtant échappé au pire : la grande vente de 1887. Et que ce bijou venu du lointain XV e…
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