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Les collections d’entreprise, une vertu mal protégée ?

Publié le , par Sarah Hugounenq

Alors que l’essor en valeur et quantité de ces formes de mécénat est incontestable, leur structuration et leur rapport à l’assurance se font à deux vitesses. Mode d’emploi pour entrepreneur esthète.

Jean Tinguely (1925-1991), Requiem pour une feuille morte, 1967, bois et fer peints,... Les collections d’entreprise, une vertu mal protégée ?
Jean Tinguely (1925-1991), Requiem pour une feuille morte, 1967, bois et fer peints, câbles et divers, 305 x 1105 x 80 cm, détail. Œuvre exposée à la fondation Clément, en Martinique, dans le cadre de «Renault- L’art de la collection», jusqu’au 17 mars.
Il y a encore quelques années, on parlait de la danseuse du P.-D.G. pour qualifier ces actions philanthropiques plus ou moins ponctuelles. Aujourd’hui, le mécénat est devenu un levier de management d’une entreprise. Les collections d’entreprise prennent le même tournant. Timidement démarrée outre-Atlantique au XIX e  siècle par les compagnies ferroviaires, la pratique mettra un siècle à traverser l’océan, avec la collection Renault qu’entame Claude Renard en 1967. Le véritable engouement est récent. Riche de mille deux cents œuvres et dotée d’un budget d’acquisition annuel de 300 000 €, la collection de la Société Générale est entamée en 1995 ; Neuflize OBC, aujourd’hui à la tête de neuf cents photographies, lui emboîte le pas deux ans plus tard, quand le groupe Bel (La Vache qui rit) a commencé à collectionner en 2010. Le développement est vertigineux : des valeurs parfois multipliées par vingt en quelques années pour atteindre 10 M€, du fait aussi de l’inflation de l’art contemporain. Machine à marketing En toute logique, cette croissance vertigineuse donne une dimension moins personnelle à l’acte. La…
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