La découverte inespérée d’œuvres et de documents relatifs aux Arts incohérents redonne à ce mouvement mythique de la fin du XIXe siècle une consistance que l’on pensait perdue à jamais.
Si l’on peut tomber sur une toile de Caravage dans un grenier toulousain, ou sur un panneau de Cimabue dans une cuisine près de Compiègne, les maîtres anciens n’ont pas pour autant le monopole des grandes redécouvertes. Pour preuve : dix-sept œuvres réalisées pour les expositions des Arts incohérents ont été retrouvées par le marchand et expert Johann Naldi, dans une malle conservée chez des particuliers en Ile-de-France. À l’origine, sous l’impulsion de l’écrivain Jules Lévy, un groupe informel a organisé, sans idée préconçue, des expositions, des bals et des fêtes où régnaient la dérision et l’humour. Entre 1882 et 1896, quelque 660 artistes, poètes, comédiens et amateurs du monde de la presse ou du spectacle, se sont réunis dans le seul objectif d’amuser et de restaurer une gaîté mise à mal par le pessimisme qui envahit la fin de siècle dans une bonne partie de l’Europe. Parisiennes, ces manifestations ont rencontré un succès immédiat et ont essaimé en région, sans plus de cohérence, à Rouen en 1884, à Bourg-en-Bresse en 1886, à Nantes, Lille et Besançon en 1887, ou à Nancy en 1890. L’idée initiale était, selon Jules Lévy, de « faire une exposition…
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