Le sculpteur de l’École des beaux-arts du Vietnam

Du trio d’amis et de condisciples Lé Phô (1907-2001), Mai Thu (1906-1980) et Vu Cao Dam (1908-2000), Vu est le seul à s’exercer à la sculpture, une discipline dans laquelle il excelle et qui lui vaudra, à son arrivée en France en 1931, de rencontrer un succès certain assorti de commandes de l’État. Ses œuvres en trois dimensions sont aussi les plus rares. Ainsi les 84 400 € reçus pour cette tête de Jeune fille, modelée en terre cuite et offerte à Jean Tardieu en 1983 pour ses 80 ans celui-ci étant le fils du fondateur (avec Nguyen Nam Son) de l’École des beaux-arts du Vietnam , ont toute leur importance, devenant le plus haut résultat pour une sculpture de cet artiste sur le marché international (source : Artnet). En intégrant l’école en 1926, à tout juste 18 ans, Vu Cao Dam, dont le père est un éminent lettré, devient le benjamin de la promotion, mais pas moins curieux et avide d’apprendre que les autres étudiants. Jusqu’en 1931, il s’exerce aussi à la peinture et au dessin, même s’il préfère alors sculpter. Tardieu le remarque et lui propose de venir à Paris pour la préparation des travaux des élèves de l’établissement à l’Exposition coloniale internationale de 1931 le voyage sera rendu possible grâce à l’obtention d’une bourse d’études. Il ne repartira pas et, en 1949, s’installe à Saint-Paul-de-Vence, où il se consacre surtout à la peinture de portraits et de scènes de genre mettant en scène des Vietnamiens en tenue traditionnelle. Des silhouettes graciles et allongées traduites en couleurs délicates, avec lesquelles il rend hommage à son pays et cherche à le faire reconnaître sur la scène artistique européenne.