Le XVIIIe siècle est mis à l’honneur par le mobilier, l’orfèvrerie, et la sculpture dont Henri IV, immortalisé par l’atelier des Rosset, est un ambassadeur de choix.
Jean-François-Joseph Rosset est sans doute l’auteur de ce portrait d’Henri IV. Issu d’une famille de sculpteurs jurassiens cantonnés aux pièces modestes, il s’est rendu célèbre en réalisant des bustes de Voltaire, qui le prit en amitié. Ce portrait du Vert-Galant est remarquable par sa taille à une époque où la propagande des Bourbons encourageait la diffusion de petites effigies du souverain. La virtuosité s’exprimera également à travers la finesse de ciselure d’une tabatière en or signée Louis Métayer en 1727, portant les poinçons de la ville d’Amsterdam et de l’orfèvre Jean Saint. Elle montre le dieu Pan entouré de bergers (20 000/30 000 €). Comme lui, les satyres n’ont cessé d’être représentés depuis l’Antiquité, allant jusqu’à devenir des éléments décoratifs de mobilier. En écho au faste de l’Ancien Régime, quatre de ces êtres moitié-homme moitié-bouc ont ainsi été façonnés en bronze doré au XIXe siècle, pour enrichir deux armoires-vitrines Louis XIV appartenant à la famille Pomereu d’Aligre. Séparés de ces meubles, ils servent désormais de support à un plateau de marbre campan de l’époque du Roi-Soleil. Du plus bel effet décoratif, cette table basse (15 000/20 000 €) ne manqua pas de séduire Hubert de Givenchy, qui en fit réaliser une copie. Les quatre fauteuils reproduits, ayant appartenu à la même famille, présentent un double intérêt : leur dossier droit octogonal et les cannelures torse de leurs pieds fuselés, caractéristiques du menuisier Sulpice Brizard.