Deux vedettes pour la vacation angevine : Paul Ier de Russie et un parfait exemple de la maîtrise du luthier Audinot.
La toile (56 x 46,5 cm), portant la représentation du très jeune tsar, n’était pas signée, mais son cadre porte une mention révélatrice : «Don de S. M. Paul Ier de Russie/A Gabriel Mis de Castelnau». Le modèle est donc, sans nul doute au vu de son écharpe, le monarque (1754-1801), fils de l’impératrice Catherine II… avec laquelle il gardera toujours des rapports conflictuels. Quant à son propriétaire d’alors, le marquis Louis-Gabriel de Castelnau (1757-1826), il émigra en Russie en 1797 pour exercer des fonctions à la cour sous Paul Ier, avant de s’installer à Odessa en 1803. À ce titre, l’œuvre était donc vivement disputée par des enchérisseurs russes, et l’un d’entre eux l’emportait à raison de 21 175 €. Autre époque, autre domaine avec le lot suivant, consistant en un violon 4/4 signé Nestor Dominique Audinot (1842-1920). Ce luthier parisien a travaillé avec Sébastien Vuillaume, avant d’ouvrir son propre atelier. Notre instrument (35,6 cm de longueur), portant une étiquette «n° 240» et la date «1881», inscrivait donc 18 150 €. Une pièce exceptionnelle de mobilier se faisait encore remarquer : un scriban bibliothèque en acajou de Cuba, un travail bordelais du XVIIIe siècle en l’occurrence (163 x 140 x 63 cm), dont les galbes puissants et les sculptures fleuries le hissaient à hauteur de 13 310 €.