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Le Greco et la France, un rendez-vous manqué

Publié le , par Véronique Gerard Powel

Des années 1860 à la Première Guerre mondiale, Paris domina le marché des œuvres du Greco. Ce fait cohabita curieusement avec l’absence d’intérêt, à quelques exceptions près, des collectionneurs français pour un peintre qui séduisait les étrangers.

Sainte Marie-Madeleine pénitente, 1576-1577, huile sur toile, 157 x 121 cm, Budapest,... Le Greco et la France, un rendez-vous manqué
Sainte Marie-Madeleine pénitente, 1576-1577, huile sur toile, 157 x 121 cm, Budapest, Szépmüvészeti Múzeum.
© SELVA/BRIDGEMAN IMAGES
L’arrivée de nombreuses œuvres de Domenikos Theotokopoulos, dit le  Greco  (1547-1614), sur le marché parisien dans les années  1860-1870 fut le fruit d’une conjoncture exceptionnelle de morts subites et de ruines  : le décès en 1860 de Francisco Javier de  Quinto, exilé à Paris, entraîna en 1862 et 1864 la vente d’une collection formée alors qu’il dirigeait à Madrid le musée de La  Trinidad, qui regroupait les œuvres confisquées en 1835-1836 aux maisons religieuses. Avec une vingtaine de toiles du maître de Tolède, souvent de première qualité, ce fut la première grande dispersion publique de ses œuvres  : elle attira davantage de Britanniques que de Français. Ruiné, l’homme d’affaires José de  Salamanca choisit, en 1867 puis en 1875, de se défaire de sa collection de peintures à Paris, où il avait une résidence. C’est ce que firent aussi en 1868 et 1872, après la chute du Crédit mobilier, les frères Émile et Isaac Pereire. Seuls acheteurs français pour la vente de la Galerie espagnole de Louis-Philippe (Londres, 1853), ils avaient prouvé leur goût personnel en emportant Le Christ en croix adoré par deux donateurs (Paris, Louvre) et une Adoration des bergers (Bucarest, musée national d’Art de la Roumanie), choix qui ne pouvait…
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