Le festival international de la bande dessinée d’Angoulême s’ouvre au second marché

L’action se passe à Angoulême, c’est-à-dire nulle part», écrit en janvier 1974 le critique de théâtre du Figaro à propos d’une pièce à succès. À cette date se tient pourtant, dans la ville charentaise certes d’ordinaire quelque peu endormie, le premier «Salon international» consacré au neuvième art. L’affiche est signée Hugo Pratt, le dessinateur de Tarzan , Burne Hogarth, fait le déplacement et le grand prix est attribué à Franquin. Deux ans auparavant, en guise de crayonné, dans le cadre de la Quinzaine de la culture, les «Jeudis de la BD» avaient convaincu les pères fondateurs Francis Groux, Jean Mardikian et Claude Moliterni de la viabilité du projet. «Le maire, Roland Chiron, était à Paris au début du salon et il a su par les médias qu’il se passait quelque chose dans sa ville. Il est donc rentré très surpris, très étonné par l’impact et il a réuni les professionnels dans les salons de l’hôtel de ville. Et là, il a remercié tous les dessinateurs… de dessins animés», se souvient Francis Groux dans l’ouvrage commémoratif Angoulême, le grand 20 e . De «nulle part», la cité des Valois est appelée à devenir célèbre dans le monde entier pour son statut de «capitale de la BD».   Aude Picault (née en 1979), Les Deux Arbres , illustration autour…