Le all-over selon le street artiste JonOne

Les lettrines ont disparu mais la couche picturale est toujours épaisse et envahissante. Daté 2017, cet acrylique au titre évocateur – Let Me Cover You – rappelle l’origine américaine de l’artiste, alors installé en France depuis trente ans, et son admiration pour Jackson Pollock, le maître du all-over. Cette toile sera accompagnée d’une autre, de 2015, Bride and Booker Paris (100 x 95 cm environ) à envisager à 15 000/20 000 €. Une nouvelle preuve du fait que JonOne soit l’un des rares artistes expressionnistes abstraits issus du monde du street art. John Andrew Perello, de son nom civil, commence en autodidacte, à 17 ans avec son ami White Man, à créer des graffitis dans son quartier natal de Harlem. Des tunnels de la ville à la rue, ce qui le motive, c’est avant tout la vie, la couleur, la vitesse. Les rames de métro taguées laissant derrière elles une traînée colorée demeureront son esthétique fondatrice. Son premier tag clame son nom d’artiste, « Jon », suivi du chiffre « 156 ». Il crée d’ailleurs en 1984 le collectif «156 All Starz». À cette époque, il rencontre A-One, un graffeur proche de Jean-Michel Basquiat, qui lui ouvre de nouveaux horizons artistiques, puis le Français Bando, qui le persuade de partir pour Paris. Là, dans son atelier de l’Hôpital éphémère, JonOne se met à peindre sur toile. Bientôt, les galeries du monde entier l’exposent, et il reçoit des commandes de tous les milieux, notamment de la marque Lacoste ou pour le train Thalys.