Les motifs ornant les céramiques chinoises recèlent une symbolique cachée qui a longtemps échappé aux Occidentaux. Estelle Niklès van Osselt, sinologue et conservatrice à la Fondation Baur de Genève, lève ce voile de mystère.
Les mêmes symboles se retrouvent partout, mais leur signification dépend des latitudes et des croyances propres à chaque culture, qui orne ses objets d’usage quotidien de motifs jugés protecteurs. En témoigne celui du coq : emblème de la Gaule depuis Jules César qui compara la bravoure de ses guerriers à la vaillance de l’animal , il fut installé dès le VI e siècle au sommet des clochers de France, en tant que symbole de lumière, mais aussi d’auxiliaire météorologique indiquant la direction du vent. La Chine, elle, le représenta sur ses céramiques du XVIII e siècle comme porte-bonheur, avec dragons, crapauds et chauves-souris, entre autres. L’Europe a importé des céramiques chinoises dès l’époque de Laurent de Médicis. Mais la signification des motifs les agrémentant a longtemps échappé aux Occidentaux, qui ne les percevaient que comme des peintures décoratives, sans plus. Or, profondément superstitieux, les Chinois ont codifié tous leurs ornements, de sorte à faire passer des messages ou à formuler des vœux à l’intention de leurs destinataires. Si le style des dessins diffère d’une époque à l’autre, les objets et les personnages traditionnellement bénéfiques qu’ils…
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